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À la découverte des cascades majestueuses d’Islande

L’Islande compte plus de 10 000 cascades, dont certaines dépassent 100 mètres de hauteur. Pourtant, la plupart restent inconnues des visiteurs qui se concentrent sur quelques sites populaires. Les variations saisonnières modifient radicalement le débit et l’accès à ces chutes d’eau, rendant certaines inaccessibles une grande partie de l’année.

Le classement officiel des cascades selon leur taille, leur débit ou leur originalité n’existe pas, laissant la sélection à la subjectivité des locaux et des voyageurs. Plusieurs itinéraires touristiques négligent des sites majeurs, faute de signalisation ou d’informations actualisées.

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Pourquoi l’Islande fascine par ses cascades spectaculaires

Impossible de dissocier l’Islande de ses contrastes violents : volcans en éveil, glaciers millénaires, et surtout, une prolifération de cascades qui dessinent la carte du pays. Plus de dix mille chutes d’eau, et chacune affirme le même pouvoir d’attraction. Ici, l’eau ne se contente pas de couler : elle bondit, explose, ronge la roche, redessine les vallées. À chaque détour de route, une surprise, parfois monumentale, souvent confidentielle.

Ces cascades, véritables axes du paysage, jalonnent chaque région. Du sud verdoyant au nord rugueux, des fjords de l’Ouest aux terres volcaniques du Cercle d’Or, elles dictent le rythme de la découverte. Oubliez les sentiers battus : la plupart se trouvent à l’écart, là où la lumière s’invente chaque heure, où la brume se dissipe soudain, dévoilant une colonne d’eau insoupçonnée.

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Face à ces torrents, le voyageur n’a d’autre choix que de ralentir. On observe, on écoute, parfois on recule sous la force des embruns. Les cascades ne sont pas de simples décors : elles racontent la géologie en action, le dialogue permanent entre la glace, le feu et l’eau. Chaque chute est une archive vivante, un fragment du récit islandais, à la fois brutal et fascinant.

Quelles sont les chutes d’eau incontournables à découvrir ?

Parmi les géantes, Gullfoss règne sans partage sur le Cercle d’Or. Deux étages, une rivière furieuse, un gouffre où tout disparaît dans la vapeur : le spectacle s’impose. Plus loin, Seljalandsfoss propose une expérience rare : marcher derrière la chute, traverser la pluie et la lumière, voir le paysage à travers un rideau mouvant. Inattendu, envoûtant.

Skógafoss, elle, frappe par sa stature : un mur d’eau de 60 mètres, le grondement continue bien après la visite. Par temps clair, les arcs-en-ciel se multiplient dans la brume. Pour ceux que l’architecture naturelle intrigue, Svartifoss expose ses orgues basaltiques, noires et droites, dans le parc national de Skaftafell. Au nord, Dettifoss montre une autre facette : puissance brute, débit terrifiant, un vacarme qui s’entend de loin.

Quelques sites méritent le détour. Dynjandi, dans les fjords de l’Ouest, déploie une succession de voiles étagés sur la pente, majestueuse et solitaire. Godafoss, au nord, lie nature et histoire : ici, la christianisation du pays s’est jouée dans le fracas de la cascade. Les curieux prendront le temps d’observer Hraunfossar, où l’eau s’infiltre dans la lave avant d’émerger en mille filets, et Barnafoss, tout proche, théâtre d’une légende sombre. Haifoss et Hengifoss, dressées dans un écrin de roches striées de rouge et de noir, complètent ce parcours, entre démesure et diversité.

Secrets et légendes autour des cascades islandaises

Chaque cascade d’Islande charrie sa part de récits et de mystères. Godafoss, surnommée la « chute des dieux », symbolise ce lien entre l’eau et la destinée du pays. Au tout début du second millénaire, le chef de clan Thorgeir aurait lancé les idoles païennes dans la rivière pour marquer le passage au christianisme. Depuis, le site garde une aura solennelle, presque sacrée.

Plus à l’ouest, Barnafoss porte la marque d’un drame familial : deux enfants disparus, une mère qui fait détruire le pont naturel pour éviter toute répétition. Dans le grondement de la rivière, le souvenir reste vif, comme si l’eau elle-même veillait sur le passé.

Skógafoss, quant à elle, attise les convoitises : la légende veut qu’un Viking, Þrasi Þórólfsson, ait dissimulé un coffre au pied de la chute. Les arcs-en-ciel qui apparaissent fréquemment seraient des indices pour les aventuriers. Parmi les histoires de courage, Sigridur s’impose : armée de sa détermination, elle empêcha jadis qu’un barrage ne vienne défigurer Gullfoss, gravant son nom dans l’histoire et la mémoire islandaises.

En Islande, les cascades ne sont jamais de simples curiosités naturelles. Elles incarnent le frottement entre la nature indomptée, la mémoire des hommes et la force des récits. Ici, chaque torrent ajoute une page au grand roman nordique.

cascade island

Conseils pratiques pour explorer ces merveilles naturelles en toute sérénité

Pour parcourir la diversité des cascades islandaises, la route circulaire trace un itinéraire idéal : d’une chute célèbre à une autre, en passant par les paysages les plus sauvages. Mieux vaut fractionner les trajets : la météo, imprévisible, peut transformer la moindre étape en épopée. Sur certains tronçons, les routes gravillonnées réclament une conduite attentive, notamment dans les fjords ou sur les pistes d’accès à Haifoss ou Dynjandi.

La meilleure période s’étend de mai à septembre, lorsque la neige libère l’accès à la plupart des sites. Les randonneurs trouveront leur bonheur dans le parc national de Skaftafell en rejoignant Svartifoss, ou sur le sentier de Fimmvörðuháls depuis Skógar : à la clé, une succession de panoramas saisissants, entre mousses intenses et orgues de basalte.

Voici quelques recommandations indispensables pour profiter de votre exploration :

  • Portez toujours un coupe-vent et des chaussures imperméables : la bruine et les sols détrempés font partie du voyage.
  • Pensez à protéger votre appareil photo : les embruns atteignent parfois plusieurs mètres.
  • Respectez scrupuleusement les chemins balisés : la flore, fragile, souffre vite du passage.

Certaines cascades, plus discrètes, comme Gljúfrabúi ou Kvernufoss, se dévoilent à ceux qui savent s’effacer. Là, loin de la foule, le silence devient un hommage. Face à la force tranquille de l’eau, un pas de côté suffit à s’extraire du tumulte, à retrouver le sens du voyage.

En Islande, ce sont les cascades qui décident du tempo. À chacun d’apprivoiser leur rythme, de s’arrêter, d’écouter. Peut-être que la magie de l’île se niche justement là, dans ces instants suspendus où l’eau façonne le monde sous nos yeux.